Alain Lalaude, dixième et dernier enfant de modestes paysans béarnais, a reçu de leur part un amour sans pareil, mû par une foi débordante le conduisant à s’élever vers l’Essentiel. C’est un homme de l’inspiration matinale. Si la Parole l’a mis en éveil (Isaïe, 50, 4) au coeur de la nuit, il n’a rien de plus pressé ni de plus cher que de la retenir, pour luimême et pour nous, dans des rythmes qui lui sont véritablement donnés, dans des vers de structure légère. L’on trouvera ici les accents de la louange, mais aussi ceux de l’inquiétude, ceux de la confiance, ceux d’une sagesse vigoureuse que donne à la longue la vie. Il y a du feu qui couve et qui court dans tout cela. Au fond, ce qu’Alain a écrit, fidèle en cela à une longue tradition d’inspiration chrétienne, à la fois personnelle et liturgique, ce sont ses propres psaumes. Comme le Psalmiste, Alain est un homme du concret et de la nature, et nous assistons ici sans cesse à son regard sur les choses.