Comment, depuis des siècles, tant d'hommes et de femmes ont-ils choisi de consacrer leur vie à venir en aide aux démunis et à juguler leur souffrance ? C'est cette démarche de solidarité universelle, cette option préférentielle pour les pauvres que cet ouvrage veut mettre en lumière.
Mais comment définit-on la pauvreté ? La multiplicité des mots utilisés pour la désigner ? vagabonds, SDF, exclus, mendiants ou indigents -, est à elle seule révélatrice de la complexité du sujet. Selon la Banque mondiale, plus d'un milliard de personnes dans le monde vivent en dessous-du seuil de pauvreté, soit 1,90 dollars par jour. La situation de pauvreté est un phénomène complexe et pluridimensionnel qui ne peut être réduit au simple volet monétaire : le pauvre est d'abord celui qu'on n'écoute pas, celui qui vit en l'absence de travail, souvent de famille, d'affectivité. Il est l'exclu de la relation humaine.
C'est parce qu'ils ont voulu tisser un lien de solidarité avec tous ces réprouvés que ces trente hommes et femmes de bonne volonté, mystiques ou laïques, se sont mis un jour à leur service. Par compassion autant que par humanité, et le plus souvent, parce ce qu'ils ont d'abord pris conscience de leur propre pauvreté.
Depuis les pionniers que furent François d'Assise, Vincent de Paul, Jeanne Jugan et Benoît Labre, jusqu'aux contemporains tels que Don Helder Camara, Père Pedro de Madagascar, Julien Lauprêtre, Muhammad Yunus, Coluche, Bill Gates ou le pape François, c'est une véritable chaîne de fraternité qui s'est ainsi instaurée au cours des siècles.
Hommes et femmes, croyants ou incroyants, connus et méconnus, issus de différents milieux et des cinq continents, ces insurgés de la pauvreté sont ici décrits dans leurs engagements au profit de tous les démunis de l'Histoire. Destins exceptionnels de courage et d'altruisme, à méditer pour nous reprendre à espérer.


André Bonet est président du Centre méditerranéen de littérature à Perpignan, et secrétaire général des Prix Méditerranée et Spiritualités d'aujourd'hui. Il est l'auteur de cinq livres dont Une vie du curé d'Ars (1998) et Les Chrétiens oubliés du Tibet (2006).
Ancien journaliste à l'Indépendant- Midi Libre. Michel Bolasell est vice-président du Centre méditerranéen de littérature. Parmi ses ouvrages, Dernier tango à Buenos Aires (2008) et Les derniers jours de Magellan (2013).