Elie Wiesel, écrivain juif qui a survécu aux camps d'extermination nazis, raconte dans La nuit la mort d'un enfant, pendu avec deux autres condamnés à Auschwitz. Quelqu'un parmi les prisonniers demande : « Où est le Bon Dieu ? Où est-il ? » À cette question, la foi n’a pas d’autre réponse que la croix du Christ. Dans la première lettre aux Corinthiens, saint Paul affirme que cette réponse est « folie pour ceux qui se perdent, mais puissance de Dieu pour ceux qui se sauvent ». Tant que nous en cherchons une autre, nous ne pourrons qu’être amèrement déçus. Pour que la foi puisse vivre en nous, il faut accepter qu’elle nous entraîne dans un monde qui n’est plus le nôtre, qu’elle remette en discussion nos idées sur le bonheur, qu’elle nous donne de voir ce qu’a vu le bon larron quand il a regardé le Christ en croix. Alors, comme lui, nous pressentirons cette joie qui est montée aux lèvres des condamnés à mourir de faim et de soif avec le père Kolbe dans le bunker d’Auschwitz.